Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

philosophie de la coherence

4 septembre 2008

Le projet universel

La philosophie de la cohérence

Sylvain Battisti                                 

Chacun de nous aimerait décider de ce qu'est son milieu, et aurait tendance à manifester une mentalité de dictateur, au sens large, qui se manifeste dans tous les domaines, politique, économique, religieux, industriel, technique, scientifique.... La mentalité dictatoriale affirme le droit de décider d'un être ce que doit être, devenir, ou faire, son partenaire de relation. Que cet être soit social, humain, animal, matériel ou symbolique. Or l'expérience montre que toute dictature même partielle, qui s'oppose à ce qu'est le partenaire, échoue à plus ou moins longue échéance. Pourquoi?

La relation où les partenaires ne sont pas considérés tels qu'ils se définissent eux-mêmes, est incohérente et l'univers ne permet pas que l'incohérence perdure. Tout être a le droit universel de se définir lui-même. Pourquoi ?

La réalité universelle rend l'être responsable de ce qu'il est ou fait, en effet :

- L'être est ce qu'il a intégré lui-même pendant toute son histoire personnelle de l'origine de l'univers à aujourd'hui. Rien ne peut le remplacer totalement. Il est unique. Mais il dépend de la cohérence des relations de ses composants. C’est en lui-même que se décide ce qu'il exprime de lui, en toute circonstance et il est le seul qui peut exprimer entièrement ce qu'il est .

- S'il existe une fonction qui détermine l'être, elle ne s'exprime que par chaque être. Cette fonction  serait exprimée au mieux par l'ensemble des êtres de l'univers, tels qu'ils sont aujourd'hui. Il s'agirait donc d'une fonction universelle fondamentale ( FUN ) .

             Quel serait donc l'objectif de la fonction universelle?

            - Le maximum d'êtres dans l'univers, donc le maximum d'expressions de la fonction fondamentale dépend de la cohérence des relations entre les êtres.

            - La relation cohérente crée un espace de liberté où les êtres s'expriment au mieux avec les partenaires qui sont les leurs. C'est ainsi que les particules élémentaires, par exemple, construisent les atomes qui perdurent. Un observateur extérieur ne sait pas comment ils font. Leur relation cohérente est indispensable à la constitution de l'atome..

            - Il pourrait exister un projet universel qui consisterait à accroître le nombre d'êtres dans l'univers afin d'exprimer au mieux la fonction universelle.

            - la vie, l'homme, l'humanité pourraient avoir un sens.   

            

Pour vérifier cela il faut préciser ce que j'appelle la cohérence.

1. La cohérence:

            La cohérence qualifie la relation entre des êtres.

Tout être a une valeur inestimable, à condition de ne rien en négliger. Quand je dis cette fille est belle, j'exprime plus clairement ce qui m'intéresse moi, que ce qu'est cette fille. Cette valorisation est réductrice de son être. Pour être plus cohérent avec mon intention de connaître cette fille, je dois considérer tout ce qui la caractèrise, propriétés et capital propre, ce que je ne peux pas réussir à faire parfaitement. L'être que je définis est donc une représentation de l'être véritable pour moi et ce que je fais en le définissant c'est tenter de connaître la réalité de la manière la plus cohérente possible. C'est le pari tenu par la science qui tente toutes les investigations pour rencontrer la caractéristique nouvelle de l'être, qui ouvre l'horizon clos de la connaissance: cela rend l'expérience indispensable à la connaissance, scientifique ou non.

Tout être de l'univers réel se transforme soit par une relation entre les partenaires qui le composent lui-même, soit par une relation entre lui et des partenaires de son milieu. Cette relation crée un espace de relation dans lequel les partenaires peuvent occuper différents états. Par exemple la relation entre le cycliste, le vélo et la route conduit les partenaires à parcourir l'espace de déplacement sur la route. La cohérence d'une relation est d'autant plus grande que le nombre d'états qui sont accessibles par les partenaires de relation est grand. Plus le chemin parcouru est long plus la cohérence entre les partenaires est grande. C'est pourquoi les partenaires les mieux adaptés au déplacement sur une route plate sont à la fois le vélo, suffisamment robuste mais léger, et le cycliste musclé mais léger... La relation la plus cohérente construit un espace de plus grande liberté parce que c'est l'espace qui permet le parcours du plus grand nombre d'états distincts. Toute relation moins cohérente est réductrice de l'espace. Le cycliste inexpérimenté peut chuter, et la route caillouteuse, ou le pneu crevé, peut réduire le chemin parcouru. De même la relation entre un père et son enfant est d'autant plus cohérente qu'elle permet à l'enfant d'acquérir le savoir faire et la croissance qui lui ouvre les espaces de liberté sociaux que sont les espaces culturels, sportifs, scientifiques etc...en même temps qu'elle permet au père de participer aux activités valorisantes que peuvent être la transmission de son patrimoine génétique, son activité professionnelle ou l'éducation de ses enfants. De même la relation cohérente entre un électron et un proton réalise l'atome d'hydrogène qui crée les espaces de liberté que sont la molécule d'eau par relation avec l'oxygène, la pluie par relation avec l'athmosphère terrestre, l'arbre par relation avec la terre et les racines, le fruit par relation avec la sève et l'homme qui le mange. Sans cohérence entre l'électron et le proton, sans cohérence entre l'atome d'hydrogène et l'atome d'oxygène, sans cohérence entre l'eau et l'athmosphère terrestre, sans cohérence entre l'athmosphère et la terre, sans cohérence entre la terre et l'arbre, etc.., l'homme et tous ses espaces de liberté n'existeraient pas. La réalité n'est pérenne que par la cohérence entre les êtres en relation qui la constitue. C'est ce qui caractérise l'écologie. Nous devons veiller à la cohérence des relations qui conditionnent notre existence, sinon nous disparaîtrons. Cela signifie que ce qui importe en ce monde n'est pas l'être en soi mais la cohérence des relations entre les êtres. C'est elle qui garantit la durée de vie des partenaires en relation. Il n'existe pas d'être idéal que l'on peut définir en soi, indépendamment des autres êtres, mais un ensemble d'êtres à découvrir, à construire, pour créer l'espace de relation cohérente le plus vaste possible.

On en déduit que ce qui caractérise la cohérence d'une relation est la considération des partenaires l'un pour l'autre, la régulation des échanges afin de ne pas réduire l'espace de relation, l'intégration de nouvelles considérations pour construire un espace plus vaste. Ce concept est applicable à toute relation, celle entre des êtres humains comme celle entre des êtres matériels, ou même des êtres symboliques. Il s'agit d'un concept universel qui peut nous servir de base pour évaluer les relations.

2. La philosophie de la cohérence:

Il s'en suit que l'évolution dans le monde réel est constitué par l'accroissement des espaces de relation cohérente. Si l'humanité existe c'est qu'il existe des relations cohérentes essentielles entre elle et son milieu. Il semble donc exister un sens à l'évolution du monde compatible avec la démarche scientifique. Cela permet de caractériser une fonction fondamentale universelle qui n'est ni la volonté de Schopenhauer, ni la volonté de puissance de Nietzsche. On peut l'appeler " FUN ", pour fonction universelle, qui s'apparenterait plutôt au désir de liberté chez l'homme.

Nous sommes condamnés à rendre notre milieu le plus cohérent possible en nous adaptant sans cesse à l'évolution individuelle des êtres qui le constituent. L'agriculteur qui sans cesse découvre de nouvelles difficultés avec les insectes et les herbes et les acheteurs et les machines et le climat et les semences, le vit tous les jours. Les relations du caissier de la banque avec ses clients ou ses collègues sont à priori cohérentes et changent guère de nature avec le temps. Plus généralement, l'employé, dont l'activité est réduite à des relations systématiques, se rend moins bien compte du besoin d'adaptation aux partenaires. L'homme tend à rendre toutes ses relations cohérentes et il veut faire de l'agriculture un ensemble de relations dont la cohérence est contrôlée par les engrais, l'arrosage, la semence etc.. Mais il néglige ou ignore souvent des relations et il tombe alors dans l'incohérence, en utilisant par exemple les pesticides dangereux pour lui. Il importe que nous apprenions à découvrir le chemin le plus cohérent qui ne dépend pas toujours du bénéfice immédiat. Il s'agit de veiller à ce que le changement produit par toute décision permette le meilleur contrôle du parcours. Il est nécessaire de prendre en considération tous les êtres en relation, de réguler la relation en veillant que le maximum d'états soit créé dans chaque espace de relation, d'intégrer toutes les relations pour que l'ensemble crée le maximum d'espaces de liberté. Prenons l'exemple simple de l'intégration des étrangers travaillant dans un pays donné. Que signifie les intégrer? Ce n'est pas les transformer pour les rendre tous semblables. Cela n’est utile qu’au politicien soucieux de faciliter son travail. Les intégrer c'est éliminer les lois stupides qui les empêchent de réaliser un espace de liberté, et c'est les éduquer pour qu'ils acceptent les contraintes cohérentes qui les empêchent de détruire leurs espaces de liberté ou ceux d'autrui. Refuser qu'une musulmane porte le foulard où que ce soit, même à l'école, relève de l'incohérence la plus élémentaire. Pour le comprendre il suffit de se poser la question de la considération de l'être: qu'est ce que cela apporte à l'espace de liberté qu'est l'école de porter ou non un foulard, une casquette, une cravate ou un crucifix? Dans le cas du foulard, on craint que ce ne soit une provocation de l'individu pour affirmer son appartenance religieuse. Mais cette appartenance fait partie de la personnalité de l'individu. La laïcité implique-t-elle l'expression neutre de la personne? Impose-t-elle le port de l'uniforme? Comment va-t-on éviter les expressions du visage ou les gestes tendancieux ?  En fait la difficulté majeure que rencontre le professeur concerne le comportement et la faculté de l'élève. Quelle est donc la question qui pourrait résoudre ce problème de la laïcité en classe, en même temps que de nombreux autres problèmes ? C'est la question de la cohérence de la relation entre le professeur et sa classe. Il faut en faire un espace de liberté: la prise en considèration de tous les partenaires par chacun d'eux et la régulation des relations accroissent le nombre d'états distincts , c'est à dire l'espace accessible par chacun. La cohérence implique que l'élève porte ce qu'il veut, pourvu qu'il soit identifiable,  travaille, et ne perturbe pas la classe volontairement. Comme on doit exiger le retrait de la cravate ou du foulard pour améliorer la sécurité de l'élève au cours d'une activité donnée. On doit exiger un comportement cohérent avec l'objectif premier de l'enseignement qui est d'accroître la connaissance de l'élève, et plus généralement son capital propre. Exiger, dans ce cas là, signifie l'imposer de manière efficace. Il n'y a rien de condamnable à ce qu'un enfant perturbateur reçoive une gifle d'un professeur agaçé, même s'il pourrait exister une autre manière plus efficace de résoudre l'incohérence. L'indifférence est bien pire, qui tend à pérenniser la relation incohérente et conduit à la destruction systématique de la mission d'enseigner. Personne ne peut être condamné pour n'avoir pas fait le meilleur choix, s'il ne provoque pas de traumatisme irréversible et résoud le problème immédiat d'incohérence. Il existe donc des contraintes nécessaires pour construire les espaces de liberté, elles doivent être les plus cohérentes possibles.

L'incohérence a un sens transitoire, car nous ne pouvons pas déterminer le futur: nous apprenons sans cesse à mieux considérer nos partenaires de relation . Un acte qui paraît destructeur d'espace  de liberté peut s'avérer dans un avenir encore imperceptible le plus cohérent, parce que conduisant à plus d'espace de liberté. Imaginons par exemple que l'ensemble des poissons, organisés socialement, aient établi un dogme: nul n'a le droit de sortir de l'eau. Si tous les poissons avaient obéit à ce dogme, aucun de nos ancêtres n'aurait pu créer la voie conduisant à l'humanité, et tous nos espaces de relation n'existeraient pas. Ne pas sortir de l'eau pouvait paraître cohérent en prenant en considération les propriétés des branchies. Mais les poissons ne pouvaient pas imaginer la respiration pulmonaire. Leur erreur aurait été de construire un dogme inutile. Ce n'est pas parce que le poisson n'est pas capable de respirer dans l'air qu'il faut lui imposer de ne pas le tenter. La liberté consiste à ne pas fermer des espaces à priori: ce sont les êtres eux mêmes qui construisent les espaces de liberté. Je pense à un copain qui me disait combien une expérience de physique à laquelle on lui avait demandé de participer était incohérente dans la mesure où, à notre connaissance, la précision possible de l'instrumentation existante était insuffisante pour découvrir le phénomène recherché. Il voulait ainsi me faire comprendre que notre monde est surtout incohérent. Je lui faisais remarquer que si l'expérience s'avérait effectivement incohérente elle échouerait, ce qui signifie bien que toute incohérence finit par détruire les relations qui la constitue. J'aurais pu ajouter qu'il se pourrait aussi que, pour une cause aujourd'hui ignorée, l'expérience réussisse à montrer un nouvel aspect du phénomène et donc s'avèrer cohérente. Toute tentative a un sens si elle ne néglige pas les conditions fondamentales: c'est l'être qui détermine ce qu'il est, c'est la relation cohérente qui permet de le valoriser, c'est l'espace de liberté qu'il faut créer. Tout acte qui s'oppose à ces principes finit par détruire l'espace de liberté systématiquement et finit par disparaître. Cela signifie que la destruction transitoire peut avoir du sens. En particulier la mort à un sens. Elle vient toujours d'une incohérence fondamentale, comme celle qui conduit le coeur de l'homme à ne plus remplir sa fonction vitale par exemple, ou celle qui conduit au suicide l'homme que l'on dévalorise, ou celle de l'assassin qui met sa victime à son service. Pourtant cette mort peut conduire à plus de cohérence à long terme . N'est-ce pas la mort de l'homme qui le conduit à développer ses connaissances médicales et qui favorise l'évolution de l'espèce. N'est-ce pas la guerre et ses morts qui a permis la libéralisation des hommes du fascisme. L'acte extrèmiste qu'est le suicide ne nous fait-il pas réfléchir sur la souffrance de l'homme et ne nous conduit-il pas à prendre en considération ce qu'il ressent ? Les erreurs des banquiers qui utilisent les "surprime" pour gagner de l'argent le plus vite possible les conduisent proche de la banqueroute. Mais leurs erreurs sont payées par tous les autres citoyens, ce qui fait que les relations entre les citoyens et les banques ne sont pas suffisamment cohérentes. Il existe un manque de régulation évident des relations financières que les politiciens devraient corriger le plus vite possible pour responsabiliser les banques. Le libéralisme du laisser-faire n'est pas la liberté. Celle-ci vient de la relation cohérente.

Toute erreur humaine vient de l'incohérence de relations. Si je veux négliger le moins possible la réalité et donc éviter le plus possible d'échouer, je dois adopter l'attitude cohérente qui consiste à prendre en considération le plus complètement possible tout être qui est en relation avec moi. Cela signifie: sans le juger, mais en considérant tout ce qui le construit comme il est actuellement. Chacun de nous est le produit d'expériences passées, interprètées personnellement de manière en partie incohérente par exemple en ignorant ou en négligeant des propriétés ou des partenaires. Cela permet de savoir comment tenter de résoudre les problèmes de comportement actuel de l'être: le considérer comme un tout responsable, produit de relations passées, parfois incohérentes, que l'on doit tenter de rendre cohérentes. Cette dernière mission est celle de la thérapie psychique, si difficile à entreprendre. C'est pourquoi il importe d'éviter d'abord de construire un être par des relations incohérentes . Quand l'être dont il s'agit est un homme, cette mission est celle de l'éducation à la cohérence qui doit être réalisée volontairement, dès le plus jeune âge de l'enfant.

L'homme responsable est coupable mais n'est pas condamnable. La peine judiciaire est une responsabilisation mais pas une condamnation. Elle n'est utile que si elle réalise la transformation à la cohérence de l'individu, ce qui est rarement le cas parce qu'elle ne s'attaque jamais à la cause véritable: elle intervient toujours trop tard et rarement de manière efficace. Elle ne satisfait ni le besoin de paix de la société, ni le besoin d'éducation des individus. La seule régulation à apporter de manière efficace à un acte coupable est la transformation des conditions de son déroulement, c'est à dire soit en éduquant ou en soignant la personne, soit en modifiant les expériences qui l'ont conduite à cet acte en agissant en amont. Il faut tenter d'éviter que l'inconscient de chacun soit constitué d'interprètations trop incohérentes de la réalité. La peine ne change pas essentiellement les conditions de l'acte. En particulier l'exemple, ou la crainte de la punition, est une régulation élémentaire qui peut s'avérer nécessaire mais insuffisante. La société doit contrôler l'éducation à la cohérence des hommes dès leur plus jeune âge, condition indispensable à l'évolution favorable de l'humanité.

En régulant de manière cohérente les actes on intègre de nouvelles considérations et on construit une nouvelle relation cohérente qui peut construire un être nouveau. C'est ainsi que les relations cohérentes entre les êtres humains construisent la société humaine.

L'évolution conduit à plus de cohérence en éliminant les relations incohérentes sans se soucier de la souffrance des hommes, et les hommes sont invités, que ce soit par Dieu ou par la rationnalité selon notre conviction, à tenter de créer volontairement plus de cohérence, pour aller dans le sens de l'histoire en souffrant le moins possible.   

3. Le sens de l'histoire.

Un des intérêts de cette philosophie de la cohérence est de montrer pourquoi la religion qui décide de manière dogmatique, sans référence à la réalité, fait erreur. Le critère d'évaluation de toutes les opinions, scientifiques, sociales, philosophiques, religieuses, est la cohérence. C'est pourquoi la religion catholique dut admettre que la terre n'était pas au centre du monde ou que les sorcières ne méritaient pas d'être brulées ou que son pouvoir sur terre n'était pas du type politique ou économique. Elle devra admettre que le célibat des prêtres est du ressort de l'individu et non du dogme, comme l'est l'usage du préservatif. Cela n'est pas discutable car c'est imposé par la nécessité de cohérence. Ne pas prendre en considération l'être comme déterminant ses choix personnels, c'est l'éloigner de soi. Moins de prêtres et moins de croyants sera le lot de toute religion d'autant plus qu'elle sera incohérente. Cela explique les schismes de toute religion dogmatique. Les prophètes sont des philosophes qui ont conduit à des relations humaines plus cohérentes en leur temps, mais dont les paroles peuvent être interprètèes aujourd'hui de manière incohérente. La religion est temporelle et doit évoluer avec la réalité des êtres de manière cohérente. Ce que la religion catholique a su faire parfois, en sachant s'écarter du dogme. La cause des Saintes qui aident les malheureux à vivre mieux n'est bonne que lorsqu'elle offre aux malheureux des espaces de liberté. Que cela ne soit pas le cas et l'acte soit disant généreux ne l'est plus, il apparaît comme profitant à la religion, comme le furent les conquêtes de la croix en amérique latine.

La philosophie de la cohérence justifie chez l'homme le besoin de progrès. Il existe un monde à réaliser selon une méthode bien définie, même s'il est impossible de concevoir un être idéal à atteindre. Le nihilisme démobilisateur n'est pas justifié par la réalité universelle, il n'est que le produit de l'incohérence des sentiments humains. Nous souhaiterions que ce que nous faisons ait un sens reconnaissable immédiatement, pour nous sentir valorisé. En fait ce que nous faisons  a un sens que nous ne pouvons pas connaître avec certitude. Les conséquences de nos actes sont imprévisibles bien souvent et nous pouvons rarement prévoir avec certitude que nous avons bien fait. Le critère du choix reste la tentative de cohérence en négligeant le moins possible la réalité des relations entre les êtres, accompagnée de la volonté d'éviter de fermer des espaces de relation qui pourraient évoluer avec notre connaissance. Il s'agit de choisir le plus de cohérence possible en reconnaissant que nous ignorons comment va évoluer notre milieu et en nous laissant la possibilité de nous adapter.

L'univers possède donc un projet : construire le maximum d'espaces de liberté. L'homme doit définir lui-même sa place dans ce projet. Ou bien il y participe, ou il disparaîtra : l'évolution de l'univers se chargera probablement de produire un autre être capable de le faire. Je propose que nous construisions volontairement une humanité capable de conduire le projet universel à son terme. Cette intention, la mieux adaptée à l'univers tel qu'il existe, donnerait un sens à toutes nos tentatives en nous valorisant au mieux par une trace indélébile, et permettrait à l'humanité d'atteindre réellement la pérennité.

Pour plus de détails consulter:

Dans le labyrinthe de la cohérence, S. Battisti, éditions Thot.

Publicité
Publicité
philosophie de la coherence
  • La philosophie de la cohérence: la relation cohérente construit un espace de liberté qui perdure. L'évolution de l'univers, dirigée par une fonction universelle apparentée au désir de liberté, a un sens. Le projet universel donne un sens à notre vie.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité